Le 26 janvier j'ai un concert que je classe dans les très "importants et attendus" car il me tient beaucoup à coeur. Je vais jouer mes compos, anciennes et nouvelles, avec mes deux musiciens, à proximité de "mon" public soit vers chez moi. J'attends le moment avec impatience, la salle est sympa et j'ai retrouvé ma voix (que j'avais perdu d'ailleurs en août dernier lors de notre dernier concert en trio!). Je suis fière des nouvelles créations et au moment oú j'écris ces mots (à 1h du mat car je n'arrive pas à m'endormir, envahie par ce que je couche sur le papier, justement...) Manu et Dorian n'ont encore pas posé leurs notes dessus que je sais que ça va sonner d'enfer. Et pourtant, je n'ai pas fait beaucoup de promo et je n'arrive pas bien à faire... Pourquoi? Pas peur de déranger. Merde c'est fou quand même.... Mais c'est vrai! Si je veux que la promo marche je dois y aller très fort, Facebook, messages perso, événement, Instagram, sms, mails. Et vu que mon réseau n'est pas énorme, j'ai l'impression de tout le temps saouler mes contacts, ma famille et mes amis avec mes clips, concerts et trucmuch. On en revient à mon post sur Facebook le mois dernier. Franchement si je pouvais ne m'adresser qu'à des gens qui ne me connaissent pas je pense que j'aurais toute la ferveur et la foi nécessaires. Mais là, j'ai davantage l'impression de demander un service que de promouvoir mon art. "S'il vous plaît, je vous en prie, vous voulez bien venir à mon concert le 26 et m'aider à faire de la pub??? Sinon je suis foutue et je me sentirai bonne qu'à accompagner les repas de mangeurs de frites et je vais avoir le coeur tout mou... Allez, je suis vraiment désolée de vous embêter mais un p'tit effort s'il vous plaîîîîîît! " Je suis depuis quelques semaines dans une phase "peur de déranger, encore", et ça me semble être complètement tragique! Alors que faire? Élargir mon public, toucher de nouvelles personnes. Manque de pot, je me suis éloignée de Facebook donc pour réseauter ça va être plus compliqué. Si je réfléchis, il me resterait les blogs, webzines, journaux et sorties dans les clubs. Des flyers aussi que je laisserai un peu de partout, des radios.... Des longues heures, du moins des journées devant l'ordi quoi... Ou alors, si je veux entre tout ça pouvoir continuer de jouer de la musique et d'écrire des morceaux, je lâche 3000 euros et je prends un attaché de presse. Voilà. Bam. Et ma voiturette qui commence à faire des bruits bizarres? Et bah le bus enfin!!! Il faut choisir ses priorités! Alors que je suis depuis 3 ans une intermittente du spectacle-sans-manque-de-dates (ce qui est rare dans ce bas monde j'en ai bien conscience), il est clair que j'ai pu monter mon statut grâce à toutes mes petits concerts en solo et duo dans les pubs et pour lesquels j'ai toujours fait beaucoup de promo et donc réussi à rameuter du monde. Je pense aussi que c'est pour ça que je peux autant tourner. Or je pense aussi que du coup, à trop solliciter mon public avec 3 à 7 dates dans le mois, j'ai pu le noyer de propositions.... J'observe que de nombreux artistes comme moi qui ont un projet de "reprises" qui nourrit le ventre et un projet de "compos"qui nourrit l'âme font le choix de ne promouvoir sur les réseaux que leurs compos. Tant et si bien qu'on croit qu'ils ne font que ça de leur carrière. Ça donne une bonne image et c'est cohérent. La stratégie est efficace, sauf si on ne veut personne à ses concerts de reprises. Et moi ma force, c'est de ramener du monde même dans les bouis-bouis, et au final je fidélise des inconnus à ma cause.
Mais je ne veux pas avoir à me sentir gênée de proposer autre chose. Je dois donc ménager mon auditoire. C'est évident. Je peux aussi trouver d'autres explications que ma psychotterie. Le fait que pendant les fêtes tout le monde s'en fout donc ça ne servirait à rien de faire de la pub, ces dernières semaines j'avais vraiment besoin de repos, blablablacestunpeuvraimaisquandmême. Ecrire tout ça me rebooste à la promo de mon concert. Allez demain au boulot, mails, Facebook, affiches, et textos. Mais d'avance, pardon pour le dérangement.